jeudi 26 mai 2011

Dans l'Outback le long de la Stuart Hwy

Alors que s'est-il passé depuis que j'ai quitté les Grampians et l'état du Victoria ? Hé bien ça y est, je suis dans l'Outback, le Red Center, the Middle of Nowhere Down Under. Laissez-moi vous raconter :

Arrivé à Adelaide, j'ai voulu me trouver un compagnon de voyage, via Gumtree qui permet aussi bien de trouver une voiture, un job, de l'électroménager ou un partenaire. C'est comme ça que je suis tombé sur Alon, un Israélien. Et comme tout Israélien il voyage après son service militaire : 3 ans pour les hommes et 2 ans pour les femmes. De service militaire, pas de voyage.

Breakfast in the Flinders
Wanna some yoghurt ? Or do you prefer the Nutino ?

Nous nous sommes alors rendu dans les Flinders Ranges, qui est une très vieille chaine de montagnes érodées au Nord-Ouest d'Adelaide. C'est ainsi qu'on a eu notre premier aperçu de l'Outback, entre peintures aborigènes, vieilles ruines et chemin non carrossable (en tout cas pas pour le White Wombat). Alon fut un partenaire fort intéressant et on a eu de bonnes discussions en tout genre, politique, religion voire culinaire ! Ce fut un contact très enrichissant, une nouvelle fois.

Maison abandonnée
Une vieille bâtisse de Blinman

Après qu'il s'en fut retourné à Adelaide, j'ai rencontrée Guillaume et Anne-So, deux Français dans un wicked campervan et comme nous avions le même itinéraire, nous somme partis ensemble le long de la Stuart Hwy. John McDouall Stuart est le type qui a mené 6 expéditions pour tenter de traverser l'Australie du Sud au Nord et aujourd'hui une route nationale suit une de ses traces.
Et c'est à ce moment que je me suis (vraiment) rendu compte de l'immensité du territoire, lorsque le GPS m'a indiqué le prochain virage dans 1024km.
Au menu, une station essence toutes les 150km, des Road Train, ces immenses camions tirant jusqu'à trois remorques, des vaches ou des kangourous se décomposant sur le bord de la route et un terrain plat parsemé de buissons secs à perte de vue.
Vous l'aurez compris, il n'y a pas grand chose à faire dans ce dramatique coin de l'Australie, hormis le musée des missiles (quelques essais nucléaires ont sévi dans le coin, sans remords pour la communauté aborigène vivant ici) et faire le plein dont le prix s'incrémente à chaque station.

Welcome to Glendambo
Glendambo, une station-relais le long de la Stuart Hwy

On y croise cependant passablement de retraités qui font leur tour de l'Australie, et généralement ils sont en 4x4 trimballant la caravane, avec parfois la barque sur le toit, les vélos à l'arrière et l'écran plasma dans le living room.
La plus grande ville avant Alice Springs fut Coober Pedy, considérée comme la capitale de l'opale. Plantée dans la partie la plus aride de l'Outback, les premiers colons débarquant de la première guerre mondiale construisirent leur habitation sous-sol. Un peu comme des maisons de hobbits mais en vachement moins poétique. Aujourd'hui on peut visiter les galeries d'opales, un ou deux musées et même les églises taillées dans la roche.

Catacomb Church, an underground church in Coober Pedy
Catacomb Church à Coober Peddy

Les locaux sont soit sur la défensive et peu amènes, soit chaleureux jusqu'à ce qu'on dise "Non, je ne suis pas intéressé à acheter vos foutues, mais néanmoins très jolie opales". Bref, ça change de la surf attitude
A 30km au nord, se trouvent curiosités qui valent le détour : The Dog Fence, une clôture de 5500km traversant 4 états et deux fois plus longue que la Grande Muraille de Chine, et les Breakaways. La première fut érigée pour tenir les dingos, les natifs chiens sauvages au Nord, à l'écart des moutons et du bétail au Sud. Patrouille, pièges et poisons sont disséminés avec pas tant de succès d'après ce que j'ai pu comprendre.

The Dog Fence, 5500km
The Dog Fence, la plus grande barrière jamais construite

Les Breakaways sont les vestiges de l'époque où une mer recouvrait les environs, avec le "mesa" au sommet dont les flancs érodés descendent jusqu'à la plaine qu'on connait aujourd'hui. Ce désertique mais spectaculaire décor se décline en nuance de banc, roux et ocre avec une végétation parsemée, réminiscence de la pluie du mois passé. Ici ont été tournés des films comme Red Plannet, Mad Max III, Priscilla, Queen of the Desert ou Ground Zero.

2011.05.16_Breakaways-51
The Breakaways

Depuis là, il restait encore deux jours de route avant d'atteindre l'objet de mon voyage, mon rêve d'enfant et le symbole de l'Australie : l'Ayers Rock, appelé à nouveau par son nom aborigène Uluru.
Au détour d'une colline, une grosse masse rocailleuse s'est détachée de l'aride plaine : il s'est avéré par la suite que c'était le Mt Conner, souvent confondu avec Uluru, mais l'excitation apparu et Uluru, le vrai, s'est révélé 80km plus loin. Nulle photo ne retranscrit l'immensité et la majéstuosité du roc, on a peut-être pu voir son image de nombreuses fois mais rien n'égal le spectacle sous nos yeux…
En fin d'après-midi, au soleil couchant, le rocher luit de son orange surnaturel avant de s'assombrir pour dormir. Les dégradés de couleurs dans le désert sont magnifiques, passant par toutes les nuances de jaunes, oranges, rouges jusqu'au bleu sombre. Lorsqu'Uluru se découpa en ombre chinoise dans la palette du couchant, les Kata Tjuta au loin, je su que je venais d'accomplir mon rêve.

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Pénombre sur Uluru - Kata Tjuta National Park

Il n'existe pas de mot pour décrire cette sensation, entre exaltation, ravissement et paix intérieur. Ce fut spirituellement intense et j'ai appris qu'on était en droit d'avoir des rêves et de se donner les moyens de l'accomplir. Et pour couronner ce moment magique et unique, la pleine lune, aussi rousse que les couleurs du Red Center se leva pile à l'opposé d'Uluru, venant nous saluer de sa forme parfaite.

Les Kata Tjuta se dressent à 35km de là, ou 5 jours de marche pour les Anangu, les propriétaires traditionnels des lieux. Signifiant "plusieurs têtes, 36 dômes s'élèvent du désert et proposent une magnifique randonnée au travers des couloirs formés entre les têtes, bien plus diversifiées que la marche autours d'Uluru. Je ne suis pas allé piétiné le somment, ni pris de photo des lieux sacrés conformément au voeu de la communauté locale.

Kata Tjuta - The Olgas
Kata Tjuta - The Olgas

A propos, je me sens toujours mitigé à venir visiter des lieux qui ont un aspect sacré et vénéré aux yeux des Aborigènes vivants toujours aux alentours. De même qu'on ne voudrait pas une horde de Japonais venant à un mariage ou un enterrement, je me sens irrespectueux d'arriver dans des lieux aussi symboliques en ayant aussi peu de connaissances sur la culture locale. Il est vrai que les vrais habitants de l'Australie ne partagent qu'une infime parcelle de leur savoir, ce qui est compréhensible : même entre eux, des secrets sont gardés entre hommes et femmes et seuls certains initiés, comme les Elders ont le droit de transmettre certaines histoires et légendes. C'est un peuple qui fut là avant les pharaons et qui transmettent leur culture de bouche à oreille, c'est pour cela qu'il existe si peu "d'art aborigène", ayant également renoncé traditionnellement à la possession matérielle.

J9 / La Carte Postale : Art aborigène
Peintures aborigènes

C'est une partie de ce que j'ai pu apprendre sur les Aborigènes, bien qu'il ne faut pas en faire une généralité de ces quelques 250 tribus différentes, chacune ayant leur culture, langue et rituels. Entre eux, ils ne se permettaient pas de traverser le territoire voisin sans en apprendre la langue, l'histoire, les lieux sacrés et les lois en vigueur. Une des parties la plus sombre du pays fut lorsque le Gouvernement autorisa à saisir les enfants métisses dans le but d'accélérer la disparition des Aborigènes et les plaçants dans des institutions ou des familles d'adoption en leurs interdisants même de parler leur langue pour les couper définitivement de leurs racines. Le Gouvernement formula des excuses en 2007.

Aujourd'hui je suis à Alice Springs et nombreux sont les Aborigènes qui errent dans la rue. Je ne sais pas quoi en penser, que faire et j'ai peine pour eux.

One of the brighter sunrise I've ever seen

mardi 10 mai 2011

De Melbourne à la frontière du South Australia

Alors quoi de neuf depuis la Tasmanie ? De retour sur le continent, mon portable m'avait fait le déplaisir de tomber en rade. Si vous voulez toute l'histoire du SAV d'Apple, jetez un oeil au post précédent. Sinon, continuons l'histoire :
Après que le Valonneux s'en fut retourner à l'IMT bosser sur les projets que je n'ai pas fini, j'ai retrouvé Yannick qui s'est fait envoyé 2 ans par Bobst à Melbourne. Etant fraichement arrivé, il bénéficiait de l'appartement de location fourni par la boite, voyez plutôt la vue du 25e :

2011.04.20_Melbourne

Mais comme c'était trop confortable, on est parti passer le week end de Pâques sur Philipp Island. Philipp Island est une des destinations les plus touristiques de l'état du Victoria, notamment pour son GP moto et ses petits pingouins. Non, je ne parle pas des VIP qui regardent les motocyclistes, mais des vrais fairy penguins, les plus petits du monde qui se dandinent sur la plage à la tombée de la nuit.
En bons touristes, on s'est rendu à la parade des mignonnes petites bestioles, mais c'est tellement populaire qu'on est assis dans des gradins au bord de la plage avec une procession d'Indiens, de Japonais, d'Allemands et pleins d'autres passeports qui mangent du pop corn et qui chahutent pour mieux voir.
Heureusement, après une confortable nuit en camping sauvage, on s'est rendu au Pinnacles, une impressionnante et dramatique formation rocheuse, qui curieusement, n'attirait pas foule.

.. les Pinacles

De retour à Melbourne, et les déboires avec le portable continuant, j'en ai profité pour revoir de vieux amis qui se trouvaient dans les parages. Ca m'a fait du bien d'être avec des têtes connues, rencontrées à Brisbane ou pour Johannes, aux Whitesundays puis en Nouvelle-Zélande. J'espère qu'il pourra vendre son van avant de repartir en Allemagne. Si vous êtes à Melbourne avant le 21 et cherchez un van de luxe, j'ai l'homme qu'il vous faut ;)

Hanging out in Melbourne - Gonna miss you guys

Et la ville en elle-même n'est pas désagréable : même si elle ambitionne de détrôner Sydney en terme de population d'ici quelques années, j'ai trouvé la circulation très fluide et assez peu encombrée, loin du stress de Sydney CBD. Le centre reste de taille modeste et il est aisé de marcher tout du long, et même jusque dans les suburbs branchés et culturels, comme Fitzroy ou St Kilda. La plage est moins belle que celles qui jalonnent Sydney mais on a pu aussi aller observer les pingouins le long de la jetée, encore mieux que sur Philipp Island. Et même les dauphins sont venus dire bonjour au milieu du port. Un jour magique.

Melbourne

Une fois le MacBook réparé, on a filé le long de la Great Ocean Road avec Claudia, une amie mexicaine rencontrée à Brisbane. Prétendue comme une des plus belles routes côtières du monde, la route s'étire le long de la côte sur 250km, sur l'arrête de la falaise ou au milieu des forêt d'eucalyptus. Sérieusement, on en entend beaucoup parlé et j'avais peur d'être déçu, mais elle est vraiment belle. Au milieu se trouvent les 12 Apôtres, encore des cailloux dans l'eau. On en fait tout un foin mais j'ai presque trouvé les Pinnacles de Phillip Island mieux (et on peut grimper dessus).

2011.05.03_12 Apotres-17

Arrivé au bout, Claudia a du retourner à Melbourne pour commencer ces cours, et moi je me suis retrouvé une nouvelle fois tout seul. Qu'à cela ne tienne, je suis animé de ce désir d'aller voir l'Outback, je sens qu'il m'appelle. Mais comme il est quand même distant d'un ou deux milliers de kilomètres, il a quand même fallu faire un ou deux stops, comme dans les Grampians. Ce parc national fabuleux comporte des montagnes composées de sandstone, qui donne un allure volcanique à la roche. La première fois que j'ai vu la silhouette montagneuse, j'en revenais pas : on aurait dit deux vagues de roche au milieu de la plaine. Me voila au sommet du Mt Sturgeon.

J5 / Auto-portrait : Livin' On The Edge

Comme les noms des montagnes sont parfois un peu compliqué, pour les Mt Zero, Mt Abrupt ou Mt Difficult c'est facile (ah ah), mais pour les autres j'ai du trouver des rappels mnémotechniques. Comme penser à un chirurgien pour le Mt Sturgeon (surgeon en anglais), et pour le Mt Stapylton, ben je vous laisse deviner à quelle blonde je pense…
Cette bonne roche est aussi propice à la grimpe, et à 40km de là se trouve le Mt Arapiles (pas de nom mnémotechnique, je devais regarder sur une carte à chaque fois) qui est LE TEMPLE de la grimpe et du bloc en Australie, avec passé 3000 voies tout autours. Il n'a l'allure que d'un gros caillou, même pas tant haut, mais il est grimpable tout partout. C'est comme ça que je me suis retrouvé, une paire de chausson de location à la main, à trouver des partenaires sur place. Facile, il y a un campsite avec que des grimpeurs. J'ai donc sympathisé avec le groupe international avec qui j'ai fait un peu de bloc, et le lendemain j'ai rencontré Mark, un vieux californien de 61 ans avec qui j'ai fait de la voie.

J7 / Meet a Stranger : Mark

Première pour moi, on grimpe aux coinceurs, et plus haut que les 20m auxquels je suis habitué. C'est donc au milieu de la voie d'échauffement de 56m que je me suis fait assaillir par le facteur "What if" : "mais si le coinceur est mal coincé, mais si jai mal fait mon noeud de 8, mais si Mark m'assure mal…" Ce genre de détail qu'il faut prendre sur soi quoi.
Ensuite on a enchainé avec "Resignation", une superbe, que dis-je, magique voie de 96m en 4 relais. Niveau 15, soit 5+. Mais quand tu te retrouves sur l'arrête au 3e relais, 60m de haut, le bout le plus raide et difficile, c'est l'extase. L'adrénaline pure qui coule dans les veines !
Et l'ascension n'est qu'une partie du fun, la descente en est une autre : une fois en haut, il faut longer la corniche, puis descendre dans une grotte, se faufiler dans un étroit boyau avant de descendre en rappel. Magique je vous dit.

J6 / Lifestyle : A Bloc

Et depuis, je suis reparti. Hier, je suis rentré en South Australia. La frontière était en fait à un angle droit de la route, au milieu de nul part. J'ai jamais vu ça : il y a le panneau "Welcome in South Australia", puis il faut immédiatement prendre la bifurcation à gauche si on ne veut pas se retrouver sur un chemin de gravier.
Pour couronner le tout, ils ont un demi-fuseau de différence : une demi-heure en arrière. Et donc maintenant le soleil se couche à 17h30… C'est nul.
Et vivement que je monte au Nord, au chaud. Ce matin il faisait 5.1°C dans le van. Merci encore les trois sacs de couchage.

R_

2011.05.08_Grampians-12

jeudi 5 mai 2011

Défaillance du Disque Dur, que vaut le SAV d'Apple en voyage ?

2011.04.27_MBP-3
Petite mésaventure qui m'est arrivée au retour de Tasmanie. Une fois à Melbourne, mon MacBook Pro 13" m'a réservé une petite surprise, sans prévenir : après un freezage de l'écran, le redémarrage ne donnait qu'une icône d'un dossier avec un point d'interrogation au milieu.
Sueur froide, une recherche google m'indique une défaillance du disque dur, peut-être plus qu'une panne software et des réparations en vue. Je m'en vais le lendemain à l'Apple Store le plus proche, vous savez ce lieu branché avec plein d'iPad 2, d'iPhones, d'écrans super-lumineux et des vendeurs avec des pantalons slims, des coiffures bizarres et des lunettes de geek. Un peu ceux qui ont loupé l'ECAL en fait. Ou qui n'ont pas trouvé de débouché ensuite. Joke inside, j'aurais préféré faire l'ECAL que l'HEIG-VD...
'fin bref, le mec du Service confirme mes craintes, et m'informe qu'ils vont devoir changer le HDD, veuillez signer là comme quoi on est pas responsable si vos données sont perdues et qu'elles n'ont pas réapparues par magie sur le neuf.

Bon, la bonne nouvelle à ce niveau là c'est que l'ordinateur est à son 11e mois de garantie (l'appareil est enregistré dans la base de donnée Apple, pas besoin de retrouver un foutu papier à la con foutu à la poubelle avec le carton) et que j'ai miraculeusement voyagé en faisant des backups Time Machine sur mon Disque Dur Externe (DDE) de 1To, qui contient également toutes mes photos. Time Machine, je l'avais activé un peu par hasard quand j'étais passé sous Mac, et bien m'en a pris. Ce petit outil bien pratique sauvegarde tout, mais absolument tout ce qu'on fait sur la machine, depuis l'installation de logiciels, la création de fichiers jusqu'à l'historique de navigation. Des fois que vous avez surfé sur des sites cochons et que Time Machine fasse un backup avant que vous ayez effacé l'historique, ben vous êtes fiché, faite gaffe !

Enfin bref, ça m'a permis d'aller visiter les pingouins sur Philipp Islande l'esprit tranquille, sur de retrouver toutes mes datas. 6 jours plus tard (qui comptait 4 jours fériés avec le week-end de Pâques plus l'Anzac Day, qui tombe le lundi de Pâques mais qu'ils ont aussi férié le mardi, malin les Australiens), je suis allé chercher la bête d'aluminium brossé. Les deux Daniel de chez Apple m'ont changé le Disque Dur et j'ai lancé l'OS dans l'Apple Store puis lancé Time Machine pour faire le transfert.
Trente minutes plus tard, je fais peut-être l'erreur qui me coûte 4 jours supplémentaires. Ou c'est cette pomme qui a mal fait son boulot, je le saurais jamais… Toujours est-il, que pris d'impatience, je ferme le couvercle en me disant que je finirais ça plus tard.
Plus tard, j'ouvre le couvercle, mais plus rien ne bouge. Je reboot la machine, et OH MALHEUR ! De nouveau le maudit fichier au point d'interrogation…
Je commence à devenir frustré et remarche les 15 minutes qui me séparent de My Mac, où le gaillard me dit qu'il fallait pas interrompre l'opération, qu'ils sont pas mal occupés mais peuvent jeter un oeil dans 2-3 jours (mais allez vous faire foutre), ou acheter un DVD Snow Leopard pour réinstaller l'OS (mais allez vous faire foutre). Chose que je fais, pour finir, de mauvais gré mais j'ai vraiment envie de partir de Melbourne.
20 minutes plus tard, je suis de retour à l'appart, 40 minutes plus tard je commence sérieusement à fulminer : le Disque Dur n'apparait nul part et donc impossible de réinstaller ou réparer quoi que ce soit !!
C'est bouillonnant que je repart au Store, où c'est qu'il me sort la même rengaine comme quoi ils peuvent rien faire sous quelques jours. Bordel de merde. Moi qu'allait écrire un papier élogieux, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

Au lieu de ça, je vais chercher le van et conduit jusqu'au gros Apple Store de Chadstone, le plus grand Mall de l'état du Victoria. Là bas, le "Genius Bar" est grouillant de monde, les vendeurs sont en bleu Schtroumpf avec la pomme du pêché brodée sur le torse et ont tous iPhone à la main.
Et là-bas, le système est différent, le gros geek à lunette me dit que si je veux qu'un mec du service technique jette un oeil, je dois aller sur un de leur produit avec un écran assez grand pour taper www.apple.com/au/chadstone et remplir le formulaire BZW82-truc pour obtenir un rendez-vous. Un de ses collègues a bien voulu jeter un oeil, et a fini par me remplir le fameux formulaire pour un rendez-vous le lendemain à midi trente. Super, j'ai passé une magnifique journée.

Jeudi, 12h30, une schtroumpfette valide mon rendez vous sur son iPad avant que le mec du service technique m'indique qu'ils vont rechanger le Hard Drive, le câble qui y mène et commander une nouvelle CPU juste au cas où. Coût de l'opération AU$ 999. A un mois prêt, je crois que j'aurais envoyé péter Apple.

Samedi soir, 19h53, le mec du Genius Bar m'indique que je peux chercher la bécane le lendemain matin.
Merci Time Machine qui m'a réinstallé toutes les données. Franchement si ça c'est pas top…

lundi 18 avril 2011

Les aventures de Reggie et Valonneux en Tasmanie

Alors que Reggie lance l'éditeur de texte dans la cuisine du backpack, Valonneux prépare les ptits ponches : Bundaberg rhum, lime, sucre roux et miel. On s'était dit qu'il fallait qu'on se prenne une cuite comme au bon vieux temps, et le mauvais temps en a donné le prétexte. Nous nous en excusons dès lors pour la suite du récit.
Valentin est un chouette fellow de 23ans, ex-collègue civiliste de Neuchâtel. Il avait émis le souhait de me rejoindre pendant mon voyage dans le Pacifique, et ses vacances ont coïncidé avec mon séjour en Tasmanie.
C'est donc un dimanche à Melbourne que je suis allé les chercher, lui et son sac à dos rempli d'affaire de randonnées. Il faut dire qu'il est venu pour ça (hop première rasade de ptit ponche, ah ouais ça c'est du bon) et que ça paraissait plutôt une bonne idée, à la base… (rire off - pause tim tam rhum raisin)
Mais commençons par le début de l'aventure, qui m'a vu ne pas trouver de caravan park libre à Melbourne et c'est donc dans un joli suburb à côté des poubelles, que sont venus ramasser les éboueurs le matin à 5h30, que nous avons passé notre première nuit. (2ème rasade)
Réveil matin -6h- on se réveille comme une fleur, un peu pâteux, et on se met en chasse direction la douche. C'est pas pour dire, mais après 26h de voyage, Valentin, il pue. Et le soir d'avant, notre incursion dans un caravan park s'est soldé par un échec devant la porte codée des sanitaires. Rebelote, les backpacks croisés en chemin, direction le port, ont des douches bien trop sécurisées. Valentin n'a même pas été foutu de séduire une germaine backpackeuse pour nous ouvrir les portes de… la douche. Du coup, on s'est retrouvé dans les toilettes publiques les plus glauques de la plage pour faire un brin de toilette. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà foutu à poil dans les toilettes publiques à côté du pissoir, mais ça fait bizarre. (On est content qu'il n'existe pas de photo de ce moment hors du commun - cheers)
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A bord du Spirit of Tasmania
Le soir même, nous avons embarqué à bord du Spirit of Tasmania avec mon van, le White Wombat Mobile (Dobelyou Dobelyou Ême pour les intimes), avec cinq check de sécurité qui nous ont coûté les carottes, les oignons, et même les pelures de kiwi. Heureusement que nous n'avions pas de lance-roquette, de missile anti-char, de lance-flamme à design militaire ou toute autre imitation plastique caché sous le matelas, vérifié deux fois.
Après une nuit paisible dans les Ocean Recliners et un tour avec un security guard dans la cale pour chercher les kiwis dans leur pelure, le fromage et le produit pour lentilles, nous avons débarqué à Devonport. Tassie, nous voici !
Le petit-déj enfilé au bord du canal, nous avons parqué WWM en ville pour faire la tournée des magasins de montagne. Nous y avons trouvé une superbe tente en solde, une fuel stove de 80g, 20m de corde, une natte de sol et quelques menus accessoires du même acabits. En revenant au van, la police avait laissé une prune de bienvenue : The 1st offence is free, Enjoy your hollidays.

Over Deloraine_
Coucher de soleil sur Deloraine
Ce yoplait à la mangue est un pure délice velouté. Encore plus que mes trois sacs de couchage (voir plus loin).
La Tasmanie est la plus grande île au sud de l'Australie (qui est la plus grande île au nord de la Tasmanie…) (et voila qu'on se tape notre premier fou rire, on tient déjà plus après 4 rasades de rhum). La Tasmanie est donc une île plate au sommet le plus élevé à 1600m où il est facile de se taper du dénivelé pentu et descendu dans les deux sens. 40% du territoire national est protégé, la moitié inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, Tassie reste ainsi une vieille fille passablement farouche. L'autre moitié compte 450'000 habitants, pour 1.5x la superficie de la Suisse. Ici, le climat est soit pluvieux, soit humide. Parfois, les deux en même temps, particulièrement quand il pleut.
L'inconvénient est que même en sachant tout ça, Valentin a voulu venir y randonner. (et qu'en plus c'est pour y passer 3/4 de ses vacances annuelles - hop un tim tam pour la route)
Départ du Road Trip pour Stanley - The Nut. Régis a vu un gros vieux caillou plat dans l'eau, témoin de la formation de l'activité volcanique d'un autre temps, il a donc voulu absolument le prendre en photo. Résultat des courses, on a fait du strobisme dans une vieille ruine abandonnée, moins vieille que le caillou, mais toujours plus vieille que nous deux réunis. (et si elle n'était pas abandonnée, ce ne serait pas une vieille ruine abandonnée).

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La vieille ruine abandonnée (qui ne serait pas abandonnée blablabla)

Ensuite, Valentin m'avait parlé d'un projet qui me semblait un peu fou : la South Coast Track. Retenez bien ce nom, il va revenir un peu plus loin. En gros, c'est une petite randonnée en bord de plage de 7 à 9 jours sur 85km tout au sud de l'île. Là où il fait souvent pluvieux et humide à la fois.
Anyway, on s'est dit qu'il fallait tester la tente d'abord et notre capacité de survie dans la nature à la Man vs Wild. Donc, direction le Cradle Moutain Park, départ de la non moins célèbre Overland Track dont la première étape fait environ 5h de marche. Un truc de petit zizi, on se lance pour un tour panoramique de 7h20 dans le drizzle, cette petit pluie toute fine qui mouille jusqu'à l'os. (Valentin, sers-moi un autre tit ponche)
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Entre deux drizzles à Cradle Mountain
Walls of Jerusalem - L'aventure commence ici
Trop facile, nous décidâmes donc de tester la tente aux Walls of Jerusalem, une région alpine formée par le retrait d'un glacier, avec hauts plateaux marécageux, lacs (nommés ainsi quand le marécage est trop grand) et une météo capricieuse. (santé ! Deuxième tit ponche).
Le Walls of Jerusalem National Park est l'un des moins fréquenté, et donc plus préservé (si on ne parle pas de la South Coast Track…). Par conséquent, l'unique accès au départ des randonnées se fait sur une unsealed road de 19km que nous avons fait avec la jauge d'essence sur réserve. C'était l'aller. Ensuite, préparation du sac, hyper motivé, temps au beau fixe (il ne pleuvait presque pas), on a commencé l'ascension - 600m à 1100m en 4km, et là…. il a commencé à drizzler sec, ou plutôt très humide. Ca nous a poursuivi jusqu'au campsite. Là, le courage nous gonflant encore la poitrine, nous avons bravement décidé de continuer jusqu'aux Walls. 200m plus loin, on faisait demi-tour… No way. Trop humide et un vent à décorner les opossums, la preuve on en a pas croisé un avec des cornes. Retour au campsite, et c'est là! que la vraie aventure commence. Pitcher la tente sous une shower de malade, entre les toilettes (seul endroit presque sec à 10km à la ronde) et la plateforme pour la tente en bois si peu dure. Le drizzle nous ainsi poursuivi, pour le montage, pour le souper, le brossage des dents et même pour le pipi avant le dodo. Entre-temps, un possum décorné et affamé a volé le cornet poubelle en faisant un tintamarre d'enfer des boites de thon vides digne des trompettes de Jericho à travers les Walls of Jerusalem.
Le matin, 5h, 0°C, une fine pellicule de neige nous attendait à la sortie de la tente, du coup, popote dans la tente.

2011.04.01_Valentin_Tasmanie
Thé du matin, fait meilleur dans 3 sacs de couchage

Après avoir réparti le fond du muesli parcimonieusement d'un maladroit coup sec dans la tente plutôt que dans le bol, le plus dur a été de renfiler les chaussettes trempes plus les chaussures trempes et glacées. Dépitchage frigorifique, on a poursuivi l'ascension jusqu'au Temple de Solomon, le sommet voisin du Mt Jerusalem. Sentier ventu, partiellement enneigé, la vue au sommet était saisissante, malgré la brume qui recouvrait une partie du paysage.
Arrivé au van après les 5h de descente, Murphy nous a poursuivi jusqu'à ne plus pouvoir démarrer le van… On a refait le plein d'huile (qui fuyait), du liquide de refroidissement (qui fuyait), gratté les contacts de la batterie (qui étaient corrodés), mais rien… Il a fallu l'intervention d'un local barbu et d'un push-start en descente pour qu'enfin on puisse repartir. 5km plus loin, on utilisait les 5l de secours pour rallier la pompe la plus proche. Là, on était prêt pour la South Coast Track. (Valentin dit que ces Australiens sont quand même les seuls blaireaux à vendre des biscuits par paquet de 11, qui est un nombre premier… Moi j'en ai compté 9, qui n'est pas un nombre pair pour autant. Surtout quand on est deux)

Walls of Jerusalem, petit matin, 0°C
Dans le Walls of Jerusalem National Park
South Coast Track - La veille

On est arrivé à Hobart, Valentin a acheté les billets d'avion qui vous nous emmener à Melaleuca, on est repassé à Mountain Design et Kathmandu acheter des guêtres, des chaufferettes pour les mains, des pantalons de pluie et la bouffe pour 7 jours de trek plus un jour de sécurité. Au menu :
-petit-déj : muesli agrémenté de fruits confits et fruits secs, à manger tel quel ou humidifié avec le thé matinal.
-lunch : une boite de thon avec des biscuits.
-souper : un paquet de nouilles chinoises.
-snacks : barres muesli
-extra : un paquet de cookies, un paquet de sucre, une plaque de choc pour le réconfort.
Dernière nuit de sommeil dans le backpack avec des Taiwanais qui ont fait la nouba dans la chambre d'à côté jusqu'à 2h du mat.

2011.04.04_Tasmania-3
Muesli, thon, biscuits et nouilles chinoises !

South Coast Track - Jour 1 : Melaleuca - Freney Beach // 4h & 367m de dénivelé

L'avion, coucou 9 places (peut-être 8, mais après le coup des biscuits, on est plus sûr) a été retardé de 4h pour problème technique. Que cela ne tienne, on arrivera en principe avant la tombée de la nuit. Pesée du sac : 19.3kg. C'est moins que les 20 autorisés mais ça va faire lourd ! Qu'est ce que j'ai bien pu prendre en trop ? Peut-être deux sacs de couchage. (Hé ben oui, Reggie est un petit frileux et Valentin un sale égoïste qui n'accepte personne dans son sac de couchage. Résultat, trois sacs de couchage une saison feront bien l'équivalent d'un sac trois saisons. Espérons qu'on ne tombera pas sur celle qui manque…)
14h20, on décolle enfin. Hobart défile sous les ailes puis les forêts passent de bien entretenues à franchement sauvages. L'avion se profile entre des pics effilés mais le ciel est bleu avec juste quelques moutons.
35min plus tard, on atterrit à Melaleuca. On est au milieu d'une grande plaine avec une piste d'atterrissage et deux cabanons. Rien d'autre.
Notre pilote nous tend la bouteille de gaz et nous dit : South Coast Track : that way. Good Luck.

Première étape tranquillou, 4h de marche le long d'un sentier ma foi encore plutôt bien entretenu, ce qui n'a pas empêché notre Reggie national de se vautrer sur une planche glissante. Première et unique rencontre sur le tracé, un vieil ermite en pyjama (?) qui cherchait son chien que nous avons supposé consommé à la broche quelques jours plus tôt sur la Port Davey Track dont il revenait après qu'il eut bouffé toutes ses croquettes. On se réjouit de la suite. Arrivée de justesse pour le coucher de soleil sur Freney Beach. Ce sera tout pour aujourd'hui, exclu de marcher plus longtemps, d'ailleurs le campsite local est une pure merveille au bord de la plage.

Freney Beach - South Coast Track
Coucher de soleil sur Freney Lagoon

South Coast Track - Jour 2 : Freney Beach - Louisa River // 7h & 860m de dénivelé

Lever aux aurores pour profiter d'un lever de soleil brumeux mais magnifiques et départ direction la Louisa river que nous espérions atteindre en 5h environ. Mais c'était sans compter sur les talents hors pairs de traducteur de Valonneux le merdeux qui nous a fait perdre 1h sur une plage (comme si on pouvait faire autre chose que la suivre) en supposant que le chemin devait repartir inland… Mais oui on l'aime... 7h plus tard, arrivée dans les Louisa Plains avec les lumières du crépuscule, à ce moment, Valentin lança:
- Hé, c'est Vallonneux par ici !
- Enchanté, moi c'est Reggie :)
C'est avec nos nouveaux surnoms que nous franchîmes à gué nos trois premières rivières rouges sang (il existe par ailleurs un proverbe chinois qui dit que lorsque la rivière coule rouge… mais ça on se le garde pour  le 5e jour). Arrivée au campsite avec les derniers rayons de soleil, nous faisons la rencontre de Julie et John, un sympathique couple de retraités bushwalkers, mais plutôt bien expérimentés et d'Ashley, un sympathique courtier en banque, ex-officier un brin sûr de lui-même… Il parait que les bons s'enfilent les deux premières étapes en une, mais nous, sur ce coup là, on a fait les petits zizis.
Louisa Plains_
Valonneux le Grand Explorateur, par Reggie
South Coast Track - Jour 3 : Louisa River - Deadman's Bay //  7h50 & 1300m de dénivelé

On a fait le plein de muesli sec aux fruits secs pour l'étape réputée la plus dure du tour, la fameuse ascension puis redescente de l'Ironbound Range. Profil présumé : 0->967->0m sur 13km. Dans les faits, ça monte sec au début, ça descend plutôt mouillé sur la deuxième partie. La montée s'effectue de bon matin, sous un soleil providentiel par des températures des plus agréables. Nous y rattrapons rapidement Ashley l'ex-GI qui est à la peine avec son sac militaire (3,5kg à vide) et ses 4 litres d'eau. Ralalah, ces militaires, c'est plus ce que c'était. Se faire dépasser de la sorte par deux civilistes même pas en uniforme… y en a des qui qui(si si, ça se dit, je vous jure) se sont fait harakiri pour moins que ça ! Après une ptite pause cookies au sommet, nous entamons la descente qui s'avère rapidement devenir scabreuse, puisque cette dernière s'effectue dans le lit d'une petite rivière boueuse et glissante de 50cm de large et pentue à 45°. Résultat des courses : 3h pour monter, 4h50 pour descendre. Les 967m de dénivelé se sont finalement transformés en 1300m à force de monter et redescendre dans ces rainforests qui décidément ne savent pas ce qu'elles se veulent. Arrivée au Campsite de Deadman's Bay vers 16h où l'on retrouve nos deux retraités qui ont poutzé cette étape en juste 30mn de plus que nos 7h50. La dèche. Ashley nous y rejoindra une bonne heure plus tard, crevé mais heureux. Pitchage de tente liquidé en deux temps trois mouvements, un ptit coucher de soleil sur la baie pour la route et c'est l'heure d'un souper autour du feu. (Hop, 3ème round et fin de la bouteille de rhum… on a vraiment sous-estimé nos capacités!)

2011.04.07_South Coast Track-12
Ce matin, on était au bord de la plage. Ce soir, on y a sera à nouveau...


South Coast Track - Jour 4 : Deadman's Bay - Osmiridium Beach // 6h & 1540m de dénivelé en bord de mer…

3e jour que je renfile des souliers humides… C'est moche à dire mais je rêve des KS de l'armée, bien plus étanches que ces espèces de rythmiques. Soleil toujours radieux qui va se transformer en plomb le long des 4km de Prion Beach. 26°C au sud de la Tasmanie, c'est du jamais vu, dire que plus bas, c'est le Pôle Sud… Au bout (de la plage, pas du Pôle Sud) se trouve le fameux boat crossing, avec un bateau qu'il faut laisser à chaque bout de la rivière, fort heureusement pas en crue, ce qui nécessite 3 voyages avec le remorquage d'un des bateaux au milieu. Bons diables que nous sommes (pas comme le Diable de Tasmanie qui ne daigne nous montrer que ses traces et pas même le bout de son museau cancéreux), nous avons avons pagayé pour tout le groupe (avec une classe et une technique dirons-nous … particulières). Ce qui nous vaudra quand même une plaque de chocolat, ô luxe suprême. 
Ensuite, nous avons poussé jusqu'au second campement proposé de l'étape, au travers de la fameuse boue tasmane (en Tasmanie, la boue est très à la mud). Moi qui avait réussi à sécher mes chaussettes sur la plage, c'est partie remise. Vivement l'outback et ses 45°C à l'ombre.
De plus, on ne sait pas comment, mais on s'est tapé plus de dénivelé que la veille, ce qui se ressent dans les guiboles.

2011.04.08_South Coast Track-9
Sur les traces des Wallabies et autres Diable de Tasmanie

South Coast Track - Jour 5 : Osmiridium Beach - Granite Beach // 4h & 350m de dénivelé

Jour tranquille si je n'avais pas envie de chier dans mon sous-vêt' thermique toutes les 5min. Heureusement, les toilettes avaient la vue la plus imprenable de tout le campement sur le levé de soleil. A propos, que disait-on du proverbe chinois…? Mais quelques micropurs et deux-trois immodium viendront à bout de mes besoins les plus pressants. Après 4h de marche aisée, le campsite de Granite Beach se mérite après une petite ascension le long de la falaise niveau 4C sur les rochers rendus glissant par la cascade. Pitchage de la tente juste avant le drizzle, ça liquéfiera non pas mes selles mais la boue de demain, à la profonde réputation (au moins jusqu'à la taille). On se prépare psychologiquement en cuisinant nos délicieuses nouilles asiatiques (on pourrait sûrement écrire un papier dans "Nature" rien qu'avec le Benchmark des différentes saveurs et qualités vendues chez Coles…) bouillies à l'eau tannique de la source toute proche. 

Granite Beach - South Coast Track
L'arrivée au campsite le 5e jour se mérite...

South Coast Track - Jour 6 : Granite Beach - South Cape Rivulet // 9km, 6h & 600m de dénivelé dans la boue

Et c'est parti pour la pataugeoire. Le cerveau s'est mis en mode "j'y couperai pas" et saute à pieds joints dans le bourbier. Tant pis pour les sangsues et les mollets détrempés. Heureusement, Gaston le bâton me sauve la mise à plusieurs reprise, jusqu'à ma glissade dans la mare - flouch je m'en fout partout. Gaston le bâton est rebaptisé Muddy Stick pour l'occasion. Mais finalement, l'étape ne fut pas aussi pénible que prévue, jusqu'à la South Cape Rivulet qu'il ne faudrait pas franchir à marée haute. Qu'à cela ne tienne, nous on ne veut point se languir de ce côté-ci de la rivière. Hop, traversée avec de l'eau jusqu'aux bijoux. Seul mon sac (à dos, rhôôô quoi mais arrêtez) a fait mouillette, merci Valonneux. A nouveau, pitchage de la tente 15min avant la pluie de l'après-midi. On est trop fort.

2011.04.07_South Coast Track-36
Mes pieds furent secs seulement 2 jours sur sept...

South Coast Track - Jour 7 : South Cape Rivulet - Cockle Creek // 3h26 & presque plat.

La fin du sentier devient plus touristique, néanmoins la pluie de la veille à rendu les 4 premiers kilomètres franchement détrempés et glissants - avec 5j sans pluie, on désespérait de voir le "vrai" South Coast Track. Ben une semaine comme ça, on l'aurait chié grave ! (aller chercher les autres récits sur google, nous est de sacrés touristes comparé à eux).
Que cela ne tienne, on a enfilé le tracé en moins de 3h30 ce qui nous monte à presque 40h de marche (une tite semaine de boulot, enfin, je dis ça, mais depuis 6mois… je glande pas grand chose), 85km et 5000m de dénivelé dans les deux sens. Pas mal pour des touristes en sac à dos.
Arrivée à la civilisation (une toilette avec un vrai trône, un poste de rangers déserté, 2 Français et une grande quantité de moustiques encore plus nuisible), on en profite pour finir les boites de thon et jouer à notre jeu préféré après une semaine sans rasoir : Je te tiens- tu me tiens par la barbichette (finalement toujours aussi imberbe le Reggie, quand est-ce qu'il aura du poil au menton…) - le premier qui rira - tarte à la fraise. On vous laisse voter le perdant...





2011.04.11_South Coast Track-4

2011.04.11_South Coast Track-5


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Reggie & Valonneux

Bon allez, c'est pas tout de rigoler, mais il fait faim maintenant.  On va se grailler une bonne casserole de pasta à la sauce tomate, avec champi de la Tasma, carotte, du Rosmary tuna qui a survécu à la South Coast Track, mais qui ne tiendra pas plus longtemps face à l'appétit de deux ivrognes et des herbes à l'italienne pour rehausser la sauce barilla. Bonn ap'

lundi 28 mars 2011

Sydney

Sydney, mes premières images de Sydney remontent à la cérémonie de clôture des J.O. avec les feux d'artifices au-dessus de l'Opéra House. C'était confortablement lové dans le canapé du salon familial et les étoiles brillaient dans les yeux de ma mère. Peut-être que c'est à ce moment là qu'à germé l'idée de partir à l'antipode.
Depuis, je n'osais pas trop imaginer mon séjours là-bas, de peur d'être déçu. Et je peux dire que j'ai passé parmi les deux meilleures semaines de mon voyage.

Sydney skyline

Pour commencer, c'est Isabelle, une des trois Australiennes rencontrée l'année passée à Neuchâtel, qui m'a chaleureusement accueillie chez elle à Mosman. Mosman est un joli quartier en bord d'une des nombreuses baies que comporte la ville. La particularité de cette cité portuaire est d'être entourée de 70 criques qui vous dépayse en un tourne-main, passant du bourdonnant CBD à la quiétude de la plage.
Le jour d'après, nous sommes allés à deux BBQ-parties, dont la seconde au Swissôtel, résidence temporaire de Camilla - la deuxième Australienne et où j'ai retrouvé aussi Erin - et la troisième, ouf on a le compte. Quel plaisir ce fut de retrouver des têtes amies après si longtemps !

Sydney - Swissôtel - 13rd floor

En parlant d'amis, Félix, qui fait sa thèse de master à Sydney m'avait promis un café au fameux Opera House, ce qui fut également l'occasion de se la jouer à la Chollet de Bottens, avant d'aller admirer les artistes de rue au Darling Harbour. On y trouve de tout, depuis les aborigènes qui jouent du didgeridoo, jusqu'au jongleur chinois sur échasse (faut bien qu'il dépasse de la foule) ou aux break-dancers tout droit venus du Bronx. Tous autant qu'ils sont, ils assurent !

2011.03.06_Sydney-37

La semaine suivante m'a vue aller à l'aquarium épier les requins, visiter une multitude d'expositions photographiques dont celle sur Annie Leibowitz ou l'autre consacrée à la Wildlife Photography, boire un verre au Piano Bar qui est sous la fameuse enseigne Coca-Cola, boire un second à Wooloomooloo, cuisiner pour les parents d'Isabelle, surfer les vagues de Manly, et me faire voler les frittes du fish&chips par ces satanées mouettes sans-gênes. Une des voraces à fait un mesquin plongeon depuis par-dessus mon épaule pour faucher la fritte que je venais de généreusement plonger dans la sauce tartare.

2011.03.15_Blue Mountains-59

La deuxième semaine, j'en ai profité pour faire une excursion de deux jours dans les Blue Mountains, une incroyable région de canyons et de forêt luxuriante. Puis de retour dans la vie trépidante de la première ville du pays, visite de la Sydney Tower avec Alex qui a rejoint Camilla, suivit d'un grand week-end photographique avec Félix qui m'a convié à faire quelques portraits à son club d'aviron ainsi qu'un photographe de Sydney qui m'a invité en studio pour du Fine Art Nude, première expérience dans le domaine.

2011.03.20_FAN-32

Ainsi, Sydney est une ville magnifique aux nombreux atouts : non seulement le climat est agréable, mais en 20 minutes, on passe d'une métropole et tous ses avantages (et inconvénients, comme le trafic) à un petit bord de plage à déguster une glace avant d'aller surfer ou faire trempette. De plus, les icônes comme le l'Opéra House ou le Harbour Bridge vous font sentir dans un lieu spécial et unique et les gens sont extraordinairement accueillants et amicaux.
Ce fut deux semaines de luxe, au propre comme au figuré, et ce fut vraiment dur de m'arracher…

R_

2011.03.08_Sydney-20

jeudi 17 mars 2011

Excursion dans les Blue Mountains

A seulement deux heures de route de Sydney se trouve l'incroyable Blue Mountains National Park, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO (je sais, je les aurais bientôt tous fait). Cette série de collines recélant des gorges au dénivelé effrayant offre un spectacle majestueux entre falaises verticales, cascades impétueuses et forêt luxuriante.

C'est ainsi par une belle journée d'automne que je suis arrivé soudainement dans le brouillard de Katoomba, le climat pouvant se montrer capricieux et tourner très vite. Même si la région porte la dénomination de "montagnes", la topographie est plutôt inversée : on arrive sur la partie haute du plateau et le spectacle s'offre alors sous nos pieds. Selon la légende, la formation rocheuse des "Trois Soeurs" vient de trois demoiselles courtisées par trois gaillards de la tribu voisine, qui auraient été changées en pierre en vu de les protéger. Malheureusement, le sorcier mourut avant d'avoir renversé le sortilège. D'après les locaux, la légende est aborigène, alors que wikipédia prétend que ce n'est qu'un coup marketing.

2011.03.15_Blue Mountains-51

A ce moment là, les trois frangines étaient dans la brume et j'ai donc pris un sentier dans la forêt d'eucalyptus jusqu'à arriver aux Leura Cascades avant de descendre jusqu'au fond de la gorge. Le climat qui était déjà très humide a fini par se muer en pluie. C'est ainsi en suivant les cascades et en galopant sur le sentier détrempé que j'ai fini par alimenter des sangsues. J'en avait déjà vu près de Nimbin et je n'étais pas sûr alors si c'était des chenilles : le fait d'en avoir collées aux chevilles à fini par me détromper.
Lorsqu'elles sont à jeun, une pichenette les fera vraisemblablement valdinguer, mais lorsqu'elles vous pompent, elles deviennent de plus en plus menues et plus agrippées encore, par la queue et par la tête. Il a fallu décoller une extrémité avec une clé pour tirer l'autre bout un bon coup avant qu'elle ne cède. La copine a dû tomber d'elle-même une fois repue, je n'ai découvert son artifice sanguinolent qu'une fois au camping (oui, ça ne fait pas mal, ça ne gratte pas et ça ne transmet pas de maladies comme ces saloperies de moustiques).
La boucle du jour m'a pris environ 4h30 jusqu'au Leura Falls et retour par le fond de la vallée puis les 900 marches du Giant Stairway. Les moins sportifs pourront découvrir la région via les télécabines surplombant les cascades ou le funiculaire le plus raide du monde.

2011.03.16_Blue Mountains-15

Le lendemain m'a vu parcourir les sentiers balisés des Wentworth Falls. Ce fut m'a meilleure randonnée en Australie jusqu'ici : le temps était idyllique et la région est magique, voyez plutôt :
Arrivé en haut du canyon, une cascade de 300m de haut se découvre alors qu'une vaste pleine d'eucalyptus s'étale au fond de la vallée, la monotonie cassée par quelques à-pics. Le plus beau dans tout ça est qu'une multitude de promenades parsèment l'endroit, cheminant entre les chutes d'eau, dans la forêt, au pied des falaises et même au beau milieu ! Un chemin suivant la corniche permet d'apprécier le majestueux paysage à quelques centaines de mètres du sol, la roche s'étalant à nos pieds et au-dessus nos têtes. La faune n'est pas en reste (outre les sangsues), avec toutes sortes d'oiseaux tropicaux, des lézards et même un porc-épique.

Epique, je vous dit !

R_

2011.03.16_Blue Mountains-55

mardi 8 mars 2011

YES trop beau chuis à Sydney !!

2011.03.06_Sydney-3
Le cliché touristique, ça c'est fait.

Voila, j'ai descendu la côte depuis Brisbane jusqu'à Sydney à bord du White Wombat, mon van fraichement acquis. J'ai pas trop trainé sur la Gold Coast, lieu privilégié des touristes et des schoolies, avec boîtes de nuit, échoppes de souvenirs et plages sous soleil de plomb. L'ambiance y était similaire à Lloret de Mar ou Magaluf en Espagne sauf que je ne suis pas venu pour me foutre minable tous les soirs ;)

Je ferais un compte rendu de Syney plus tard, mais la ville est incroyable et je vous laisse visiter les lieux touristiques remplis de Japonais avec ct'ami Chollet, de Bottens :