lundi 24 janvier 2011

L'Antipode_

Quand j'étais petit, on me disait que si je creusais un trou assez profond je ressortirais en Australie et que là-bas, les gens vivaient la tête en bas. Mon rêve fut d'y aller un jour...

Ensuite, j'ai appris que la Nouvelle-Zélande était encore plus loin, et ça n'a qu'accentué mon désir d'aller à l'antipode.

Et voila, ça y est !! Je suis allé à l'extrémité sud de l'île Sud de la Nouvelle-Zélande : 
Latitude 46°36 min 54 sec SOUTH
Longitude 168°21 min 26 sec EAST

Ca veut dire que je suis plus près du Pôle Sud que de la ligne de l'équateur - plus au sud que la Tasmanie ou l'Afrique du Sud, seul le Chili ou l'Argentine pourrait me mener plus bas.
En-dessous de moi, se trouve Stewart Island (36km - le ferry coûte un rein), dernier stop avant les glaces de l'Antarctique. Quand bien même, ça me rapprocherais de la maison…
Je suis à 18'600 bornes et des brouettes de la Suisse, alors que la demi-circonférence de la Terre est dans les 20'000 kilomètres.

Voila, géographiquement parlant, une limite qui me faisait rêver est atteinte ! 
Bien que culturellement, c'est très similaire. Hier, je suis allé aux 75 bougies d'une grand-maman kiwi, famille paysanne. Hormis qu'ils parlaient anglais, j'aurais pu me croire en Suisse : ils auraient parlé schwyzerdütsch que ça aurait été pareil…

Mais alors, quelle désillusion. Ils n'ont même pas la tête à l'envers…


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Antipode_

vendredi 21 janvier 2011

Image du jour : Today's The Next Yesterday_

Today's The Next Yesterday_

Lorsque vous êtes hier, je suis déjà demain, alors que ce n'est qu'aujourd'hui. 
En d'autres termes, le présent n'est que le futur passé.

Une vieillerie d'une dizaine de jours... J'ai l'impression que c'était il y a bien plus longtemps que ça...
Ce matin-là, on a quitté Abel Tasman National Park pour se rendre à Franz Jospeh Glacier, le lendemain. Entre-temps, nous avons séjourné à Barrytown, 60 habitants. Dont George. Le tenancier Maori hippie du backpack. Et en plein sur la West Coast, sweeeet as !

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jeudi 13 janvier 2011

Franz Joseph Glacier_

Ce qu'il y a vraiment d'incroyable avec la Nouvelle-Zélande, c'est qu'un jour nous étions au bord de la plage tandis que le lendemain nous voyait en escalader un glacier.

C'est donc après une marche au travers de la rainforest, que dis-je, une jungle remplie de fougère et digne de Jurassic Park, que le Franz Joseph Glacier se dévoile à nos yeux. Le gigantesque bloque frigorifié parait si proche, mais c'est une autre demi-heure de marche dans la vallée en U (du temps où le glacier atteignait la mer) qui nous attend. La région est enregistrée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, alors que le glacier continue de progresser de quelques 70cm par jour, un des plus rapide au monde.

2011.01.10_Franz Joseph-52

Les crampons au pieds, nous suivons notre guide le long du sentier glacé à peine dessiné. Les crevasses sont étroites et se franchissent d'un grand pas. La glace crisse sous nos pieds et de temps à autre des éboulements se font entendre, rappelant que la montagne peut être dangereuse.
Le paysage n'est pas plat comme on pourrait le croire, mais particulièrement varié :
Ici et là, la glace s'est fendue alors qu'ailleurs elle a fondu pour creuser des cavités.
Plus haut, le paysage est particulièrement impressionnant et nous faisons face à une succession de murs de glace pouvant atteindre une vingtaine de mètres de hauteur. C'est donc dans un dédale que nous circulons, passant par le fond dans des passages étriqués ou escaladant les pans verglacés le long de marches taillées dans la masse. Notre guide s'arrête fréquemment pour retailler des tronçons au piolet.

2011.01.11_Franz Joseph-112

Nous somme équipés chaudement, mais il ne fait pas froid au milieu de cet énorme congélateur. La glace dévoile ses plus belles nuances de bleu, ce bleu turquoise si cristallin, même si le stratus nous cache le soleil. La progression est aisée, le pied est sûr et les passages les plus critiques sont munis d'une corde courante.
Le trekking est une bonne partie de plaisir et il est amusant de se retrouver sur un glacier si bas en altitude, le pied était à 360m seulement. Pour la journée, seule la partie basse des 11km du glacier est fréquentée, ou alors il faut embarquer à bord d'un hélicoptère si on veut découvrir la partie supérieure, où la glace est plus compacte, l'air plus frais et le portefeuille plus léger.

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PS : vous n'êtes pas obligé de laisser un commentaire, mais c'est toujours apprécié :)

2011.01.11_Franz Joseph-91

lundi 10 janvier 2011

Abel Tasman National Park


Comment se sent-on lorsqu'on pose un pied au Paradis mais qu'on ne peut y rester ? On se sent vidé, défait, anéanti…

Pourtant, rien n'est allé de travers, bien au contraire :
La journée a commencé par un petit-déjeuner sur la terrasse, le soleil dardant déjà ses chauds rayons sur Abel Tasman National Park, du nom du premier Européen à découvrir la Nouvelle-Zélande.
Ce parc de 225 kilomètres carrés est le plus petit, mais néanmoins le plus fréquenté du pays. La réserve est vallonnée de collines boisées en bord de la Tasman Sea, ce qui rend les 51km de randonnée en bord de mer particulièrement agréables. Le climat est parmi le plus ensoleillé de l'île et l'ombre des arbres bienvenu, alors que l'eau reste plutôt fraiche (comparée à Cairns, par exemple).
Les activités les plus prisées sont la randonnée (il faut compter 3 à 5 jours pour longer toute la côte), le kayaking et le camping. Les 3 peuvent être conciliées pour s'imprégner du pays et par exemple dénicher des moules (délicieuses), les Blue Pinguins (les plus petits pingouins du monde), les phoques ou même les baleines.

2011.01.07_Abel Tasman-4

C'est en catamaran depuis Kaiteriteri que j'ai choisi de découvrir le pays, passant par l'incontournable Split Apple Rock, Fisherman Island et ce jusqu'à Anchorage, le temps d'un pique-nique, avant de marcher pour le retour.
La piste de la côte est ce que tout le monde veut, mais l'intérieur des terres peut aussi receler des secrets, comme Cleopatra's Pool : après 2 chutes d'eau, l'eau est déviée le long de la roche qui forme un toboggan naturel d'une dizaine de mètres. Emporté par le cours d'eau, on y glisse jusqu'à la dépression formée au pied pour y boire la tasse, tout surpris qu'on ce retrouve…
L'eau y est glacée et j'ai encore les ecchymoses dues au frottement sur la pierre, mais l'expérience vaut le détours !

2011.01.08_Abel Tasman-18

Les 15 kilomètres de marche au retour jusqu'à Motueka furent parmi les plus beaux jusqu'ici, dans le calme de la forêt et la vue sur les baies environnantes. Certaines parts du sentier ne sont à accessible qu'à marée basse, à moins de préférer franchir à gué ou en kayak. Ici, la marée peut varier jusqu'à 6 mètres et se recule d'un sacré bout : mais où est la mer ? Oh ! Là-bas au bout ! Qu'on m'amène mon cheval.

The Lonesome_

Ce fut au détour du sentier, surplombant la mer, que j'ai découvert Apple Tree Bay, une des plages aménagées en camping. De hautes herbes cachent les tentes les unes des autres, aménageant des coins discrets aux campeurs. Une petite rivière serpente depuis la forêt, idéale pour jouer au frisbee et rafraichir les bières. Le sable chaud et doré n'attend que d'être foulé ou d'accueillir les kayaks. Quelques arbres amènagent une place d'ombre propice sous le dur soleil de midi.
Ce lieu n'est rien moins qu'un coin de Paradis qui m'a charmé et envoûté. Tout était exquis et semblait à la place qu'elle devait être.
Une fois atteint, je n'avais pas envie de le quitter, mais planter la tente, ouvrir une bière et ramasser le bois pour le feu…
Au lieu de cela, il restait 1h30 de marche, les pieds fatigués et l'esprit abattu de ne pouvoir camper à Apple Tree Bay pour la nuit…

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Bloody Mary_

dimanche 2 janvier 2011

He Ao ! He Ao Tea ! He Ao Tea Roa !

Un Nuage ! Un Nuage Blanc ! Un Long Nuage Blanc !

C'est en ces termes que la légende décrit l'arrivée des premiers Maori sur Aotearoa, ainsi que son nom de baptême. C'était entre l'an 1000 et 1200. On ne sait vraisemblablement pas quand exactement, et d'où exactement débarquèrent ces Polynésiens. Des îles Cook ? De Tahiti ? Et en un groupe, ou plusieurs jets ?
On sait par contre que le Commandant Abel Tasman, en provenance d'Indonésie (autrefois colonie hollandaise) fut refoulé par les Maoris en 1642. Il y laissa cependant le nom de "Nieuw Zeeland".
Il fallut attendre encore 127ans avant que le légendaire Capitain Cook puis le Français Jean de Surville posent leurs bottes d'occidentaux, en 1769. Malgré quelques violences, les relations avec les autochtones furent bonnes et le commerce prolifique.

Aujourd'hui, le contraste est choquant entre le brassage Maoris - Occidentaux en Nouvelle-Zélande face au miséreux Aborigènes alcooliques d'Australie.
Ici, un chauffeur de bus Maori sera fier de faire une démonstration de Haka avec son fils, ou la réceptionniste de l'hôtel heureuse de partager les coins secrets de la région. Je n'ai pas la réponse pourquoi ça a échoué avec les Aborigènes ou les Indiens d'Amérique, mais il est agréable de voir 15% de Maoris imprégnant leur culture aux travers de leur artisanat, leur tatoo, leur haka, leur musique, leur danse, et même écriture ou chaine de télévision.

Haka

Wellington héberge le Te Papa, un énorme (et gratuit!) musée contenant toutes sortes d'expositions. Comme une énorme collections de trésors Maori ; une galerie sur les photos de Brian Brake, le plus célèbre photographe Néo-Zélandais ; une section histoire naturelle, abritant le Colossal Squid, plus grand poulpe géant jamais montré au publique ; et le tout étant ludique et interactif.
Sachant qu'une journée ne saurait couvrir tout le musée, c'est une excellente destination pour un jour pluvieux ou un lendemain de réveillon.

Wellington

Autre destination de choix pour tout nerd qui se respecte, Weta Cave a été fondé par Peter Jackson et quelques acolytes afin de créer les maquettes, les effets spéciaux ou les costumes de célèbres films comme District 9, Le Monde de Narnia et euh… ah oui ! Le Seigneur des Anneaux. (et bientôt Tintin ou The Hobbit).

2010.12.31_Wellington-9

Wellington, surnommé aussi Wellywood après le tournage d'un des films sus-mentionné, cache dans la forêt adjacente quelques lieux du tournage et l'Embassy Theatre, qui a tenu la première mondiale du Retour du Roi. On y est allé pour voir Tron 3D, et ce cinéma de 1920 a quand même de la gueule avec ses sièges en cuir...

Ceux qui préfèrent les petites fleurs, le jardin botanique de 25 hectares sur les hauts de la ville les émerveilleront. De jolis sentiers bucoliques serpentent au milieu de la forêt native, des jardins potagers, ou du parcs aux roses.

Bonne Année 2011 à tous, quelle ne soit remplie que du meilleur !
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