Mais alors, qu'est ce qu'y m'a poussé à l'acheter, lui le White Wombat, au détriment d'un autre van à l'allure plus avenante ? Car il était bien 6 à 8 ans plus jeune que les autres véhicules visités et surtout il possédait le Safety Certificate : ce bout de papier vous certifie que le véhicule est en bon état et passe l'expertise. Je me suis dit que je voulais essayer d'éviter de tomber en panne dans l'Outback ou tout autre coin paumé.
Comme quelque chose qui tourne pas rond avec ce véhicule |
Perth ? Oui ben oui c'est tout de l'autre côté |
Un plein plus tard (1.399$ le litre), je filais au sud avec du Jack Johnson dans la sono avec pour but d'acheter un chapeau qui me donnerait bonne allure dans le White Wombat, ce surnom laissé par Gary.
Vous êtes sur que c'est sûr ? |
L'origine, donc, du démarrage difficile, ne pouvait pas être la batterie, elle n'avait que six mois et elle lançait bien. C'était plutôt un CLIC lorsque je tournais le contact, ensuite il fallait plusieurs essais pour démarrer.
Et puis j'ai rallié Sydney sans plus m'en inquiéter.
Ce ne fut seulement que lorsque je suis parti pour Melbourne et que j'ai du faire plusieurs fois le plein d'huile et, pire, le plein de liquide de refroidissement que j'ai commencé à me dire qu'un boulon tournait hexagonal.
C'est donc avec un bidon supplémentaire d'huile et de coolant qu'on a mis le Wombat sur le ferry en direction de la Tasmanie, Valentin m'ayant rejoint entre-temps pour la plus grande île au sud de l'Australie. L'Australie étant toujours la plus grande île au Nord de la Tasmanie.
Valonneux en Tasmanie |
Le van n'a pas voulu redémarrer. Pour de bon, et c'était plutôt mauvais.
The Walls of Jerusalem, de quoi renouveller sa foi lors d'une panne au milieu de rien |
On a commencé par refaire le plein d'huile, de coolant et on a même fini par gratter les contacts corrodés de la batterie. Rien n'y fait, le van ne produit que le hinhinhinhinhin du démarreur qui tire sur la batterie. Comme je me sentais désappointé d'avoir entrainé Val dans cette galère! Même si lui le prenait avec philosophie (c'est vrai, ça lui changeait du boulot).
Lorsque je commençais à perdre espoir de pouvoir partir avant la nuit, un local qui devait être le neveu du Père Noël a débarqué. Profitant de la descente, on a fini par le démarrer en push-start après une demi-douzaine d'essais.
20km plus loin on mettait les 5l du jerrican de réserve sans quoi on ne serait pas arrivé à la prochaine pompe.
Trois jours après, on a profité d'une autre petite rando (7jours, 85km les pieds mouillés ; récit ici) pour laisser le van à un garagiste d'Hobart. Un gros service plus tard qui m'a couté un rein, le White WombatMobil était à nouveau d'attaque !
Le White Wombat qui flash ! |
Un campervan en Australie, c'est bien plus qu'un véhicule : c'est aussi sa cuisine ; poulet au curry, crêpes, burger de kangourou, tartines de nutella et café du matin, tout y passe.
Un p'tit déj standard en Road trip |
Un campervan en Australie, c'est bien plus qu'un véhicule : c'est aussi un karaoké depuis que j'ai acheté un transmetteur FM pour y brancher mon iPod.
Un campervan en Australie, c'est bien plus qu'un véhicule : c'est aussi sa garde-robe, avec les caleçons qui sèchent en travers de l'habitacle.
Un campervan en Australie, c'est bien plus qu'un véhicule : ça donne aussi un statut social de backpacker bobo.
Reggie the Hobo and his MacBook Pro |
Et un campervan ça a aussi une âme. Et ça aime faire des farces. Je me rappèle de la fois où on enfourne les provisions dans le coffre et je lance au Valonneux "Mais je me suis parqué là?" avant de s'apercevoir que le Wombat a profité de la déclivité pour s'avancer de 10m. Jusqu'à providentiellement s'arrêter dans la rigole au milieu du parking.
Ou de la fois où on s'est embourbé dans du sable meuble. C'est comme ça que je me suis rendu compte que c'était un propulsion.
Ou de la fois, enfin, les fois, où j'ai laissé les clés à l'intérieur. Heureusement qu'il y avait une "astuce" pour ouvrir le coffre.
Je crois que le seul ennui jamais essuyé fut de changer une roue…
Le Wombat dans les Pinnacles |
Je ne dénombre pas les nuées de moustiques et moucherons collés à la carrosserie, bien que je n'aime pas percuter plus gros que ça. Comme la fois où j'ai fait à Claudia, ma passagère mexicaine :
- Look ! A bunny !
- Where ? Where ?!
*Klunk*klunk* - double craquement du lapin sous les firestone
- Euh, maybe forget about it, ok ?
Je suis aussi malheureux pour les libellules, papillons et même les robustes criquets qui font un gros BONG, carapace contre carrosserie.
Les criquets qui font BONG |
Une fois j'ai failli provoquer un accident, lorsqu'une 50ène de kakadus, des perroquets blancs à la crête couleur citron ont commencé à décoller en travers de la route. J'ai commencé à ralentir, sans me préoccuper des copains qui me suivaient dans leur wicked campervan. Le détail ? Ils se faisaient coller le train par une énorme bétonneuse. Celle-ci a laissé un nuage de gomme en écrasant le frein, ce qui a fait s'exclamer mon passager Nicolas "oh putain, oh putain". Concentré sur les perroquets et un autre road train arrivant en face, ne sachant pas ce qu'avait vu Nicolas, genre un kangourou que sais-je?, j'ai freiné encore plus… Les copains derrière ont cru finir dans un sandwich de tôle en ne voyant plus que les phares du poids lourd dans la lunette arrière.
Une route avec du trafic. Ca change de l'outback |
Euh vous auriez pas par hasard des glaces pistaches ici ? |
Le plus cher que j'ai payé, ce fut $2.12 le litre !! Dans ce genre d'endroit, quand tu demandes si tu peux prendre une douche au camping adjacent, ils te répondent : C'est $25, mais à ce prix-là t'as le droit d'y passer la nuit et profiter de la piscine.
A ce tarif, tu utilises ta douche solaire et tu regardes ta carte : combien de kilomètres te séparent de la prochaine station essence.
Calcul fait, j'ai mis 5l dans le réservoir. Arrivé à la station suivante, un joli panneau déclinait ces lettres, mot pour mot : NO FUEL. Cool. Super.
Heureusement que j'étais en conduite économique et que le plat pays m'a permis de rallier le poste de ravitaillement suivant.
En panne ? Je m'en fous j'ai mes tongs |
Moi, j'ai souscris à une Road Side Assistance dans une Royal Automobil Club: pour environ $140, ils viennent te dépanner gratuitement n'importe où. Bon pour cela il aurait fallu trouver un téléphone avant. Heureusement, je n'en ai jamais eu besoin.
Mmmh, il me plait bien mais je vais réfléchir encore |
T'as déjà mordu ta brosse à dents électrique ? |
J'ai détesté ces routes, dans ces moments j'aurais voulu avoir acheté un 4x4. Mais à chaque fois au bout il y avait une récompense, comme la chute d'eau et les bassins de Gunlom dans Kakadu, des gorges magnifiques aux Karijini, the Natural Window à Kalbarri ou encore the Pinnacles.
Les nuits peuvent être... fraiches, même dans le désert. |
Deux semaines de galère |
Mais si c'était à refaire, j'aurais refait exactement pareil. Parce qu'un van en Australie, it's worth it.
R_
WWM, tu me manques... |
De superbes photos et une belle histoire d'amour avec ton van ;)
RépondreSupprimerQue de souvenirs tu me rappeles la! (meme galere pour revendre le van mais a Sydney... on l'a revendu a 21h, on devait etre a 8h le lendemain a l'aeroport xD)
RépondreSupprimerca a l'air vraiment cool . perso je suis entrain de m'organiser pour faire aussi quelques voyages de ce type mais j'avoue avoir un peu peur de tout laisser au debut . le changement risque d'etre radical . si tu as des conseils a donner sur ca , je suis preneur . mon email julien9556@orange.fr
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