samedi 5 février 2011

Wwoofing, du bénévolat qui paye

Après deux mois à tailler la route, j'ai ressenti le besoin de poser le sac à dos dans un coin, me rendre utile et manger autre chose que des pâtes à la sauce tomate.
Pour cela, je connaissais la solution : WWOOF.
L'acronyme signifie World-Wide Opportunities on Organic Farms, mais aussi Willing Workers On Organic Farms, ce réseau de fermes biologiques ayant été créé en Angleterre en 1971. A l'origine, Sue Coppard, l'instigatrice du programme, a voulu offrir aux citadins la possibilité de se ressourcer à la campagne en plongeant leurs mains potelées dans l'agriculture biologique.
Aujourd'hui, les volontaires bénévoles ont quelque peu évolués, en Australie et Nouvelle-Zélande : les wwoofers sont principalement des backpackers, voulant échanger un peu de travail manuel contre le gîte et le couvert.

Pour cela, le plus simple est de se rendre sur le site australien ou néo-zélandais de wwoofing et de joindre le réseau via le formulaire online. Après payement de la modique somme de 40$, le merveilleux carnet d'adresse des fermes bio devient consultable et il ne vous reste plus qu'à choisir votre point de chute (selon disponibilité, bien sûr).

C'est ainsi que je me suis retrouvé à Underwood Blackcurrants - Invercargill, dernière ville de Nouvelle-Zélande avant le Pôle Sud. Stephen et Katrina, mes hôtes, possèdent une plantation de cassis, et même si je n'ai loupé les 2.5 tonnes de récolte que d'un jour, nous avons été bien occupé, Stephen et moi :
le domaine comprend son lot de moutons (évidemment, 10 moutons par habitant), 3 vaches, un jardin potager, 2 tracteurs et Milly, la chienne qui court après les lapins.
Le rythme était agréable, entrecoupé du morning et afternoon tea : après avoir désherbé les rangs de patates, c'était le temps des biscuits et du sirop de cassis, avant de continuer par collecter le bois du sapin soufflé par une précédente tempête. Le lunch enfilé, les bûches étaient débitées avant une nouvelle pause biscuits, et rebelote. Mes moments préférés (outre les tea time) était de tondre le gazon avec le mowa : tranquile et relaxant.

2011.02.01_Invercargill-21

Le wwoofing est également une excellente manière de découvrir le fond du pays et ses habitants. Après 5 semaines de voyage, j'avais l'impression d'avoir parcouru du paysage mais n'avoir point découvert ses locataires…
Stephen et Katrina vivent simplement, principalement du produit de leur terre (du cassis en sirop, en cake ou en coulis). L'eau de pluie, même pas filtrée, suffisant pour couvrir les besoins du ménage. Le Kiwi rural est Chrétien pratiquant, possède des moutons et internet, n'est pas forcément passionné de rugby et possède un joyeux esprit de communauté. J'ai ainsi été convié à 3 anniversaires (ou tea barbecue!) et rencontré des gens ouverts, chaleureux et conviviaux. On m'a emmené également au Crank Up Day, une grande foire au tracteurs et voitures de collection, événement annuel attendu. Le moment phare fut la parade des paysans fièrement juchés sur leur engin.

C'est moi l'plus beau

Ce coin du Southland est le plus frais du pays, il faisait un petit 22°C les beaux jours d'été, et j'en ai pas eu tant que ça.
Invercargill a cependant été situé sur la carte grâce à Burt Monro, qui détient le record du monde de vitesse avec une moto de moins de 1000cc (vitesse originale de 89 km/h, avant de tutoyer les 300 km/h). Allez voir The World's Fastest Indian, avec Anthony Hopkins, s'il ne figure pas encore dans votre vidéothèque.

En résumé, le wwoofing ne demande qu'une modeste contre-partie, à savoir plonger ses mains dans la terre, en échange de découvrir l'arrière-pays et ses habitants. Le réseau ne se limite pas seulement au Pacifique : 99 pays sont répertoriés, entre l'Europe, l'Amérique du Sud, USA, Canada, Kazakhstan ou l'Ouganda.
Et quel plaisir ce fut de manger et travailler sainement : moi qui avait perdu 8kg en voyage, j'en ai recouvert l'essentiel, que ça soit en muscle ou en chair. J'en retiens une bonne leçon de vie et de partage avec des gens intéressants et généreux. Stephen, Katrina - ainsi que Milly-dog - sont devenus des amis.
Pour preuve, au moment des adieux, Katrina avait les larmes au yeux…

R_

Milly dog

5 commentaires:

  1. woof, woof, woofing, comme qui dirait le chien Milly-dog..
    C'est le règne de la mécanique agricole sur tes photos. Que voilà une belle collection de tracteurs qui feraient grand plaisir à Hubert le Bavarois !
    Tu pourras mettre tes offres de service sur "Le Sillon Romand" !

    Gem

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  2. Salut je suis intéressé par le woofing mais j'aimerai savoir si ça paye ne serai-ce qu'un peu pour faire des choses et crapahuter un peu dans le pays sans avoir à bosser tout les jours.


    Vic.

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    1. Non, c'est du bénévolat. Nourri, logé, blanchi est ta rétribution, ce qui te permet de prolonger tes économies.

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  3. tu dit Nourri logé, blanchi , donc on est quand même un peu payé ?

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